En ce beau weekend d’octobre, la rentrée séries a marqué le retour de Grimm pour une quatrième saison et l’arrivée de son binôme pour cette année : Constantine.
Un petit point sur l’histoire tout d’abord : plus proche de l’univers comics duquel il est tiré Constantine reprend les aventures de l’exorciste John Constantine (Hellblazer, puis rebaptisé plus sobrement Constantine lors du reboot de DC Comics) conte l’histoire d’un anti-héros aux portes de l’enfer. Spécialisé dans l’art de l’exorcisme et connaissant les arts de la magie noir, il est ce qu’on appelle aujourd’hui un badass loin d’être parfait, commettant nombre d’erreurs et dont l’âme est promise à l’enfer depuis toujours.
Si vous m’avez suivi jusqu’ici c’est que la thématique du Bien contre le Mal sur un ton biblique ne vous a pas perdu en chemin : il est question de démons, de sorcellerie et d’anges aux motivations douteuses.
Mais l’avantage de ce pilote (et son point faible principal) réside dans le fait qu’il permet à ceux qui ne connaissent pas le personnage et son histoire de le découvrir ; de fait les connaisseurs du comics ou les spectateurs qui se sont laissés embarquer dans son adaptation cinématographique de 2005 regarderont sans trop regardé (malgré de nettes différences pour le dernier).
L’autre point faible du pilote (pour ne pas dire de la série) est son casting et son changement de dernière minute : Matt Ryan dans le rôle-titre ressemble vraiment au protagoniste des comics mais il le porte malheureusement assez mal. Quelque chose cloche, il n’a pas les épaules, pas la voix, bref il lui manque quelque chose pour vraiment être crédible ; à voir si ce n’est qu’un souci dans le pilote ou si cela se confirme dans la suite de la saison.
Liv, le vrai-faux deuxième protagoniste de cette histoire, finalement évincée du casting après la diffusion de la première version du pilote avant l’été avait tout de la fille agaçante : une capacité à ne s’étonner de rien, à subir les événements plutôt qu’à tenter de remédier à sa propre situation. Bref si on y regarde mieux (et contrairement à ce que j’ai pu lire sur elle) le problème n’est pas son jeu d’actrice mais la mise en scène de son personnage : faible femme qui ne comprend rien et est confrontée à la panique d’une situation digne d’un cauchemar. Malheureusement l’éviction de Liv à la fin du pilote ne change rien au problème et fait encore plus patchwork… Bref.
Le pilote en lui-même commence donc alors que John Constantine s’est fait enfermé dans un asile particulièrement glauque après n’avoir pas réussi à sauver l’âme d’une petite fille du nom d’Astra des mains du diable. Il est finalement ramené à la réalité de son échec et appelé à reprendre le combat contre les forces démoniaques quand une patiente de l’asile, possédée elle aussi, se retrouve à peindre sur les murs le nom de la prochaine âme à être réclamée par l’enfer : Liv.
Liv qui justement à la sortie de son travail comprend qu’elle est menacée (enfin comprend on en est pas sûr puisqu’au final elle a juste appelé une amie pour la reconduire chez elle).
La suite de l’épisode montre finalement une partie intéressante du personnage qui reste malgré tout seulement superficielle : sa filiation directe avec un homme qu’elle n’a pas connu, son père.
Il était ainsi capable de voir le monde entre les mondes, le Purgatoire des âmes, capacité dont la jeune femme semble avoir hérité et, qui, par l’intermédiaire d’un médaillon (oui, oui, c’est cheap) retrouve ce pouvoir encore ténu de voir les esprits des défunts retenus sur Terre.
Je vous fais grâce de la suite, Liv est donc menacée, le monde voit apparaître le démon responsable de sa traque et John le renvoi en enfer à coup d’invocations latines là aussi mal mises en scène.
Dans un dernier effort le démon tente de déstabiliser John en faisant apparaître une copie conforme de la gamine perdue (Astra) et Liv lui fait prendre conscience de son erreur.
La fin modifié fait état du départ de Liv qui, effrayée par ce monde et les menaces qui y sont associées, a pris la direction de la côte Ouest des Etats-Unis (ouais bon… Admettons que ça ne la suive pas là-bas).
La dernière scène révèle un personnage qui voit Constantine et retrace ses visions au travers des dessins (ouais bon Isaac Mendès des Heroes quoi).
En conclusion...
Je ne sais pas trop quoi dire en fait, je suis partagé : d’un côté une partie de moi espère que la richesse du monde d’Hellblazer trouvera échos dans la série (mais soyons honnête, ce pilote n’est clairement pas à la hauteur), et d’un autre côté l’éviction d’un personnage mal exploité donne de mauvaises raisons à son départ qui laisse forcément supposé une facilité scénaristique…
Pour résumé, le pilote, laisse un goût de bâclé, un sentiment de regret dans une histoire mal ficelée et mal mise-en-scène.
Pour faire ressortir un point positif : les effets spéciaux vraiment bons pour une série de genre à l’époque où les décors en cartons et les fonds verts mal incrustés sont encore légions.
Au final, ce pilote a voulu voir trop grand, ce qui lui donne un côté cheap et désorganisé au possible. Ajoutons à cela un Matt Ryan peu convaincant en John Constantine et un ange moins crédible que Castiel de Supernatural en antagoniste: la sauce ne prend pas et la qualité du second épisode sera décisive au vu des audiences déjà en berne.
Je continuerais par curiosité mais sans m'attendre à quelque chose d'extraordinaire.