Dans le cadre d'un sujet défini à l'avance, j'ai pu suivre les consignes suivantes: écrire un cours texte relatant la rencontre de deux mondes, celui d'Echos et celui d'Alan Wake à qui il doit beaucoup !
Pour ce récit, j'ai tenté d'écrire à la première personne (chose que je fais rarement), pour le coup cela m'a paru plus simple, sans doute par le fait que j'ai suivi la façon de faire qui a été adoptée dans le jeu. Vous pouvez trouver au bas de message, après le texte, un résumé du jeu-vidéo (sans spoiler) mais qui vous aidera à comprendre le personnage et qui il est.
Mon nom est Alan Wake, je suis écrivain.
Au panthéon de la peur et de l’effroi, il est un roi que je ne saurai détrôner : le destin ; si aujourd’hui je parviens à en parler librement, c’est que j’ai pu, en un sens, affronter mes peurs et mes angoisses les plus sombres loin de la civilisation, à Bright Falls.
Mais ne vous-y méprenez pas, cher lecteur, les ténèbres se cachent partout, et peuvent vous guetter patiemment sans que vous ne le deviniez jamais ; c’est ainsi que débuta ce nouveau chapitre de mon histoire, dans un monde étranger et plongé dans un tourment que je ne connaissais pas encore.
Le flic frappa de son poing fermé sur la table de la salle d’interrogatoire. Je ne comprenais ni pourquoi je me trouvais là, ni comment j’y étais arrivé.
Je lui répondis d’un ton plus calme qu’il n’avait semblé vouloir le supporter :
« Je ne comprends rien à tout ça ! dis-je, perdu.
— Julia n’a pas survécu au coup de couteau que tu lui as porté ! On a tes empreintes sur l’arme et ton ADN sur le lieu du crime, t’es déjà condamné ! hurla le flic en retour, une lueur étrange dans le regard.
— Je vous l’ai déjà dit, inspecteur, je ne sais pas comment vous avez obtenu ces preuves mais je ne suis pas coupable ! insistai-je sans me démonter.
— Ça ne vous suffit pas d’avoir commis l’irréparable ? Plaider la folie ne vous aidera pas ! »
J’essayais désespérément de remettre mes idées en ordre. Je n’avais pas écrit cette histoire et si j’avais réussi à libérer Alice et quitter Cauldron Lake, je n’avais aucune idée de la façon dont je m’étais retrouvé à Washington.
Julia Levinson, ce nom ne m’était pas inconnu ; je me souvenais parfaitement avoir lu un article sur son enlèvement avant qu’Alice et moi n’arrivions à Bright Falls, mais après…
« Williams, intervint un homme d’une soixantaine d’années en entrant dans la petite salle avant de me toiser sévèrement.
— J’en ai pas fini avec toi ! » me promit le flic avant de suivre celui qui semblait être son chef.
Le cauchemar ne faisait que commencé, je ne pouvais qu’être piégé pendant mon sommeil dans un esprit qui n’était pas le miens.
Et puis tout me revint, je connaissais ce lieu, ce commissariat et le dénouement de son histoire. Le bois de ma chaise craqua violemment et mes menottes s’envolèrent quand le seul néon de la petite pièce s’était brisé ; mon reflet disparaissant dans le miroir sans teint. Les ténèbres grandirent autour de moi, me piégeant à nouveau dans des peurs que j’avais appris à dompter.
Je vis de justesse la lame du couteau de chasse s’abattre sur la table et le verre voler en éclat.
L’homme qui me faisait face était inconstant, comme envahit par les ombres et corrompu par leurs pensées. Je devinai à son costume et la plaque portée à la ceinture de son pantalon qu’il s’agissait sans doute d’un autre inspecteur quand sa voix rauque et profondément déformée par l’influence des ténèbres qui l’enveloppaient, dit :
« La force de tuer, tu te rappelles Alan ? »
Il brailla un rire insupportable et étouffé venu d’un autre monde qui me glaça le sang. Je me retrouvai à nouveau plongé en plein cauchemar.
Un cauchemar dont je n’étais pas la clé, mais l’un des protagonistes, simple marionnette d’un destin écrit d’avance.
Que devais-je faire alors que ma présence avait altéré son déroulement et son dénouement ?
Sans une hésitation je m’enfuyais par le couloir qui ne pouvait mener qu’au reste du commissariat et, avec un peu de chance, à la civilisation que je n’avais plus envie de perdre.
La lumière intense me brulait les yeux, perturbant mes repères et l’ensemble de mes sens dans une cacophonie bien trop habituelle. Là, au milieu des autres, il s’avança en dégainant son arme, menaçant. Quand les lampes s’éteignirent, il comprit que quelque chose clochait, quelque chose dont je ne pouvais pas être responsable.
« Il se passe quoi ? hurla-t-il à mon attention.
— Ce sont les ombres, où sont mes affaires ? La lampe-torche ?
— Dans la salle des scellés », répondit le flic en désignant de son arme une porte située dans le couloir derrière moi.
Le temps pressait mais personne n’était encore possédé par l’ombre et si rien ne s’était encore passé, je savais qu’elles sortiraient bientôt pour s’en prendre à nous.
Il n’y avait plus aucun bruit dans le commissariat, comme si tout le monde avait disparu, mais ce que je m’apprêtais à expliquer au seul survivant de ce carnage dépassait l’entendement. Etrangement, il m’avoua que son monde n’était pas si différent du miens que je le pensais ; l’ombre grandissait, se renforçait avec la nuit, une lutte acharnée pour la survie allait bientôt débuter…
« Alan Wake » est un jeu-vidéo développé par Remedy Entertainment pour Xbox360 et PC
C’est l’histoire d’un écrivain célèbre et reconnu qui, après avoir conclu l’histoire de son principal protagoniste se trouve en panne d’inspiration. Après des mois d’échec cuisant, sa femme, Alice décide de l’éloigner de la frénésie de New-York pour trouver le calme et le repos qui selon elle pourrait l’aider à reprendre bien.
Bright Falls est une petite ville éloignée de tout, perdue dans les montagnes et la petite maison située sur l’île de Cauldron Lake semble l’endroit rêvé…
Mais la nuit, des forces étranges sont à l’œuvre et, au milieu d’un vacarme assourdissant, Alice disparait dans les eaux noires du lac. Débute alors pour Alan un voyage plongé au cœur de l’horreur et parsemé des pages d’un roman relatant son avenir ; un avenir qu’il semble avoir lui-même écrit…
Max Dehran (Théâs), 38 ans
Développeur web, auteur, rêveur, cinéphile, sériphile, gameur.
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