Je ne sais plus si j'en avais déjà parlé auparavant, mais la fanfiction est un bon moyen de relâcher la pression.
Pas de prise de tête, pas de plans, ou d'idées qui ne vont pas. Non.
Ici, il n'est question que de se faire plaisir en écrivant au kilomètre sans contraintes et sans attente. La fanfiction étant de fait, un texte assez confidentiel (entendez par là que, dans le meilleur des cas, vous ne pourrez la partager qu'avec le nombre limité de fans de la saga (passons sur l'exception Harry Potter, n'est-ce pas ?)).
À chacune de mes expériences en la matière, j'ai eu cette sensation de satisfaction, une impression de confort dans l'écriture que je ne ressens que très rarement ou de façon tellement épisodique qu'elles ne représentent finalement qu'un grain de poussière dans le système.
C'est toujours le cas, bien que je me heurte à quelques-unes de mes lacunes historiques qui tiennent à la nature même de cette fable prenant place dans un monde ou l'Histoire (avec un grand H) recèle des trésors d'enseignement (quoi que je finisse presque par voir une philosophie dans cet univers).
L'Histoire donc trouve toujours un écho au présent et aux tragédies/victoires.
Celles et ceux qui ont joué à la trilogie des premiers jeux le comprendront sans doute mieux que les autres... C'est justement cette dualité d'époques et de personnages qui m'avait profondément marqué à la période du second opus avant que le troisième n'achève l'histoire de Desmond d'une façon qui, pour moi en tout cas, aurait dû pouvoir permettre aux protagonistes de rebondir.
Ubisoft a fait un autre choix, mais en tant qu'aficionado (oserais-je l’"absolu" ?) de l'histoire des Assassins à l'époque moderne, j'avais ce besoin de me poser quelques temps et de dire: voilà, avec de l'envie et un peu d'imagination ce qu'un modeste fan attendait de vous les gars !
Du coup je me suis récemment décidé à me lancer dans la rédaction d'une courte fiction reprenant les codes de la série (ceux qui m'ont marqué) en me concentrant sur l'impact de l'Histoire sur le scénario moderne... Bien sûr, c'est loin d'être parfait et mes connaissances relatives sur les thèmes abordés n'en feront pas une leçon d'Histoire à proprement parler.
Je pense cependant qu' en apportant ma vision de l'univers et de ses possibilités, j'avais envie de lancer une bouteille à la mer aux autres fans.
J'aime cet univers, ses personnages (le retournement de situation concernant le rôle de Lucy est un des plus beaux twists scénaristiques que j'ai pu voir dans un jeu vidéo) et j'espère que cette fiction réussira à plaire.
A contrario, je pense avoir distillé suffisamment d'indices dans l'histoire pour que quelqu'un qui ignore même jusqu'au titre de ces jeux puisse comprendre ce que j'ai voulu raconter: celle d'un homme enfermé dans une boite et dont l'amnésie s'estompe d'heure en heure.
J'ai souvent cette idée que si je publiais cette histoire en tant que nouvelle (soit trouvant naissance dans un monde créé de toutes pièces que celui que le lecteur découvre), les lecteurs qui ne connaissent pas l'univers l’appréhenderaient avec un oeil neuf, sans a priori. Je sais, je digresse.
Mais revenons-en aux raisons principales de ce sujet: la fanfiction et ses bienfaits.
Au-delà de combler les attentes d'un fan sans doute déçu de ne pas en avoir "plus", je pense que c'est un bon moyen de laisser s'échapper ces folles théories, les idées en vrac tirées de détails perdus dans une mine d'information. Il y a aussi beaucoup de satisfaction à retrouver une facilité relative dans l'écriture: les concepts affluent plus rapidement en terrain connu qu'en des contrées que nous créons en écrivant (comme utiliser un canevas préconstruit).
Mais la "fanfic" (ndla: fanfiction) est également en proie à de nombreuses critiques, plus ou moins fondées... Par exemple, celle qui revient le plus est la suivante: "Vous utilisez le travail d'un autre, c'est du vol de propriété intellectuelle"... Si je peux totalement comprendre que certains auteurs/ayants droit revendiquent leurs univers comme interdits de détournement de quelque manière que ce soit, je pense aussi que fondamentalement, un voleur (ou faussaire) tente davantage de faire croire que les idées dérobées et réutilisées sont les siennes.
Non et bien au contraire ! La fanfiction n'est ni plus ni moins que le témoignage d'un amour inconditionnel (le terme n'est sans doute pas adéquat pour identifier le sentiment que ressent un lecteur pour un texte/univers/personne).
En tous cas, pour moi, c'est une manière plutôt agréable de reprendre l'écriture et de me remettre dans de bonnes conditions pour des projets plus personnels: bilan très positif !