Resident Evil est une adaptation assez libre de la saga culte de jeux vidéo rendue populaire à la fin des années 90.
Tout commence en 2022 alors qu'Albert Wesker emménage à New Racoon City avec ses deux filles: Jade et Billie.
Persuadé de pouvoir commencer une nouvelle vie en poursuivant ses recherches sur le projet Joy au sein de la ville construite en Afrique du Sud par Umbrella Corporation, Albert entretient des relations conflictuelles avec Jade. Billie quant à elle est une adolescente un peu renfermée qui éprouve de grandes difficultés à se lier avec les autres.
Mais Umbrella ne serait pas Umbrella si tout devait bien se terminer.
Dans cette nouvelle aventure, on suit donc principalement les deux filles: Billie et Jade, fausses jumelles aux tempéraments radicalement opposés. Depuis leurs premiers jours dans le lycée de NRC, Billie est confrontée à la dure réalité de la vie en communauté et se retrouve rapidement isolée.
L'accroche de cette histoire ressemble à un scénario pour ado, pour autant il n'en est rien. L'histoire va véritablement plonger dans l'horreur que ce soit lors de l'alternance entre ce passé au moment crucial d'un basculement pour l'humanité ou dans l'avenir post-apocalyptique choisi pour présent de l'histoire. Durant toute la série, les deux périodes se répondent et c'est plutôt agréable à regarder. Il n'est pas possible de s'y perdre étant donné les différences de ton et l'âge de Jade en 2036.
On en vient à un point de discorde concernant les choix de scénario et de casting. Pour moi, il y a un problème dans la transformation simplement cosmétique d'un Albert Wesker que les scénaristes ont tout de même voulu proche du lore des jeux. On essaie de faire du nouveau avec de l'ancien sans pour autant aller vers l'un ou l'autre ce qui donne une impression d'entre-deux à tous les niveaux du personnage: ni bon ni mauvais, ni tout à fait nouveau ni tout à fait ancien. Cela ne dérangera pas du tout celles et ceux qui découvrent l'univers de Resident Evil, mais quand on connait cet univers depuis longtemps, il y a un décalage assez étrange entre le background conservé que l'on essaie de nous faire avaler et la réalité du personnage qui est tout autre.
En réalité, j'aurais préféré que cette nouvelle version de Wesker soit jusqu'au bout un nouveau personnage (dans ce cas, explorer un peu plus son passé et qui il est) ou plus simplement le Wesker que l'on connait. Ici, c'est un hybride assez maladroit entre une version modernisée à laquelle on essaie de raccrocher le vieux bagage de Raccoon City et c'est un poil décevant (trop simple ou comment gagner du temps pour ne pas le raconter).
Passé cette petite déconvenue, la série se tient et son principal intérêt est bien évidemment la relation des deux sœurs qui n'aura eu de cesse d'évoluer au fil des huit épisodes. Je n'en dévoilerai pas plus sur le sujet, mais si le scénario est un poil classique, la formule fonctionne et ma première appréhension a rapidement été balayée (généralement en rajeunissant le casting, on essaie principalement de faire du neuf avec du vieux). J'ai beaucoup aimé au final.
Côté photographie, c'est assez inégal: certains décors sont top, d'autres font très carton-pâte et c'est dommage étant donné le budget de la série. Les effets spéciaux sont eux de bonne qualité (sans pour autant atteindre le niveau de productions plus gros budget). En revanche, le Centre de recherche d'Umbrella est lui plutôt bien rendu, son côté hypermoderne et en même temps super angoissant à la nuit tombée font le jeu de l'horreur. Ce qui m'amène à l'ambiance sonore qui est plutôt chouette elle aussi.
Mon seul regret concerne les questions restées en suspens et l'absence d'une fin véritable (ouverte ou fermée). Pour l'heure, rien n'étant décidé, la série est sortie hier, on ignore si la conclusion nous sera donnée ou non au travers d'une saison supplémentaire.
En résumé...
La série n'est pas mauvaise du tout, loin de là. Contrairement à ce que la bande-annonce initiale et le rajeunissement du casting pouvaient laisser entendre, on est loin du fiasco d'un reboot pour ados. Les personnages sont crédibles et le casting bien choisi, l'écriture de la série est soignée pour le genre. Bref, c'est une bonne série post-apo.
Concernant le lore Resident Evil, je suis plus partagé: le background est respecté et supposé (vu les quelques éléments disséminés ci et là), mais il y a un quelque chose qui me dérange: le nom de Wesker. Je comprends que cela soit dans la mode du moment de changer le genre, l'orientation, l'origine d'un personnage et je n'ai pas de problème avec ça dès lors que c'est une vraie réappropriation. Ici Wesker, reste Wesker, mais avec un skin différent: on a un gout de "on fait des changements, mais pas trop"... Juste un peu pour faire genre, mais pas suffisamment assumé pour aller au bout des idées.
Malgré tout, je conseille cette série pour les fans du genre plutôt que pour les fans de l'univers des jeux.