Away est une série de science-fiction américaine dont l'un des thèmes principaux est la famille. Cette série en dix épisodes reprend donc tous les codes du programme familial avec une préférence pour le drame. En un sens, j'ai pu retrouver des similarités dans le traitement avec le film Proxyma sorti en salles en 2019 et porté par Eva Green.
Passé ce constat, la série dépeint donc une famille dont la vie tourne autour de la mission de Emma Green (tiens donc ?) incarnée avec justesse par Hillary Swank (je dois avouer que j'aime beaucoup cette actrice pour son naturel). L'objectif ? Ni plus ni moins que la première mission habitée envoyée en direction de la planète rouge: Mars.
La science-fiction est donc très légère et le schéma reprend davantage celui de la spéculation en faisant fi de la partie scientifique pour se concentrer sur l'aspect humain, les liens qui unissent -ou éloignent- les personnages. Chaque membre de l'équipe à la tête de laquelle Emma a été placée a son propre passé, ses propres motivations d'avoir accepté de sacrifier une partie entière de sa vie pour entreprendre un voyage aussi risqué que capital pour l'humanité.
Je trouve que la principale force de Away réside dans son casting et un sens de l'esthétisme de la SF qui me plait et me convainc. Du côté du scénario, on assiste à un schéma assez classique qui caractérise très bien les programmes familiaux avec des embuches, des liens qui se tendent pour mieux se renforcer ensuite. Bon j'insiste peut-être un peu trop sur cet aspect, qui sera d'ailleurs potentiellement gommé ensuite (à l'heure où j'écris ces lignes, j'ai terminé l'épisode 3 et je peux vous confirmer qu'il y a du mieux).
Du côté de la photographie, c'est franchement bien. Des efforts ont été faits pour rendre le tout crédible (pas d'hologrammes, d'IA superintelligente pour régler tous les problèmes) ce que l'on voit pourrait tout à fait refléter la réalité d'une telle mission en vérité. L'ambiance sonore est simple également, dépouillée même et ça convient très bien à l'atmosphère de la série pour éviter des envolées dramatiques ou des moments d'action dopés artificiellement.
À vrai dire, je crois que je viens de trouver un autre point fort de cette série: sa simplicité, la spéculation scientifique sans trop d'effets spéciaux, les drames familiaux sans trop de dramas pesants ou guimauves.
Dernier point qu'il me reste a aborder (même si j'ai déjà commencé au-dessus): le casting. Il colle très bien aux personnages, les voix françaises sont tout autant bien choisies (on est rarement déçus avec le travail de Netflix de façon générale).
En tout état de cause, j'apprécie la série. Ce ne sera clairement pas le programme qui détrônera The Expanse ou Battlestar Galactica (2003) dans mon coeur, mais je dois bien avouer que c'est agréable (voir reposant) de visionner quelque chose de moins lourd (tout en restant dans mon genre favori: la SF ^^).
En résumé...
Away n'est pas une série d'action, mais davantage tournée vers la contemplation spatiale sans trop d'artifice. Ne nous y trompons pas pour autant, le contexte est ici presque un prétexte à mettre en scène une famille séparée par le devoir, les envies et les rêves de chacun de ses personnages. Le personnage d'Emma concentre à lui seul une grande partie des valeurs de l'héroïsme américain: le don de soi, l'altruisme, le patriotisme, la persévérance...
Pour ces raisons, la série ne plaira pas à tout le monde, mais elle a néanmoins su me convaincre, notamment par le choix de son actrice principale et la bonne idée de ne pas trop sombrer dans une succession de scènes larmoyantes à souhait.