De son premier opus « Le Projet Blair Witch » sorti en 1999, j'ai retenu un film flippant fait de carton-pâte et tourné vers quelque chose qui prenait plus la forme d'un film amateur que d'une grosse production américaine. Il faut dire que c'est le précurseur aux nombreux films d'épouvante low-cost sortis ensuite (Paranormal Activity, Cloverfield), jouant sur l'aspect documentaire-fiction tourné avec les moyens du bord par les personnages eux-mêmes.
En soi, le concept est bon s'il permet de livrer quelque chose de qualité, une histoire qui tient de debout au lieu de tenir sur un timbre-poste.
Mais comme son prédécesseur (je fais volontiers fi des suites aussi mauvaises qu'encore moins sympas), Blair Witch de 2016 souffre d'une carence aiguë en background scénaristique. Le prétexte d'une suite au précédent film de 1999 donne la sensation d'un manque particulier d'imagination pour simplement exploiter un nom qui a fait recette (contre toute attente).
J'ai malgré tout apprécié le dernier acte du film dont on ne comprend pas vraiment tout les rouages et où certains détails sont un peu laissés en suspens par une fin abrupte et sans grande originalité.
Regarder ce film avec des attentes particulières mène indubitablement vers une déception tant au niveau du scénario que de l'épouvante promise par le simple titre du film.
Malgré tout je retiendrais quelques points positifs qui répondent à des problématiques posées lors du premier film. Dans cette version actualisée/suite, il est question de quelque chose de plus explicite, des jumpscares sont bien placés (et le son en 5.1 y est sans doute pour beaucoup).
Ce film n'est pas à mettre en toutes les mains, même les plus averties: si vous n'avez pas un grand écran et l'intention de le regarder dans le noir complet avec le son à fond, passez votre chemin.
Tout l'intérêt de Blair Witch réside dans son ambiance et votre capacité à vous y plonger, si ça ne prend pas, alors éteignez tout et passer à autre chose, car Blair Witch ne pourra que vous laisser un arrière-gout de déception.