Resident Evil est une série de jeux vidéo avant tout: pour celles et ceux qui ne connaitraient pas cette aventure vidéoludique et son univers étendu (bien que tout ne soit pas "canon"), voici quelques mots sur l'origine de la franchise:
En mai 1998, d'étranges événements se produisent dans les montagnes d'Arklay entourant la petite ville de Raccoon City : de nombreuses personnes sont portées disparues et le corps déchiqueté d'une jeune randonneuse est retrouvé au bord d'une rivière.
Les forces de police pensent d'abord avoir affaire à une meute de chiens sauvages ou à de très gros prédateurs, comme des ours ou des pumas. Mais les meurtres se succèdent et les enquêteurs découvrent des traces de cannibalisme sur les corps ; la présence éventuelle d'une secte cachée dans l'immense forêt entourant la cité est alors envisagée.
L'histoire de Resident Evil est principalement concentrée autour de ces événements et poursuivie pendant plus de vingt ans dans un univers qui peine malgré tout à se renouveler. À l'heure où les oeuvres transmédias, les univers connectés, la série Resident Evil trouvera peut-être un nouveau souffle avec la promesse de films et séries "live" (avec des acteurs).
Pour l'heure, je me suis penché sur Infinite Darkness, la série d'animation en images de synthèse proposée sur Netflix (en exclusivité).
L'action se déroule en 2006, lorsque la Maison-Blanche et le Président des États-Unis sont la cible d'une cyberattaque d'envergure. L'agent fédéral Léon S. Kennedy est chargé par l'entourage du Président d'enquêter sur la menace qui pèse sur le pays et qui se cache derrière l'attaque.
Malgré la vigilance des services secrets, le lieu le plus surveillé du monde est confronté à une attaque plus perceptible cette fois quand un virus se répand parmi les employés et les transforme en monstre.
Infinite Darkness porte la mention série, mais on ne va pas se mentir, il s'agit d'un film découpé en quatre parties. A l'image de ce que Capcom a l'habitude de faire régulièrement. Il en porte d'ailleurs tous les mauvais côtés autant visuellement que scénaristiquement.
Le visuel tout d'abord. C'est assez inégal pour être honnête: seul le personnage de Léon bénéficie d'un traitement de faveur avec un design soigné et détaillé quand les autres personnages (notamment féminins) doivent se contenter de modèle sans relief, pauvres... Claire était bien plus réussie dans la version PS4 du remake de Resident Evil 2 qu'en image de synthèse dans ce film. Je note également que les personnages font l'impasse sur des changements de vêtement. À l'image d'un jeu, ils portent la même tenue tout au long du film et peu importe le nombre de jours passés en voyage, dans un laboratoire crasseux ou un sous-marin en pleine mer.
Du côté du scénario, là non on est pas dans le brillantissime (oui je suis carrément dur sur le sujet, mais RE tenait davantage de l'horreur kitch auparavant et s'est adapté au fil des épisodes vidéoludiques, mais pas du côté des films animés...). J'avoue avoir naïvement pensé que le partenariat avec Netflix porterait la série à un autre niveau. Force est de constater que je fus naïf.
L'idée de base reprend quelques points du scénario du jeu numéro 6 bien qu'il se déroule environ 7 ans plus tôt. Je pense qu'il s'agit d'une histoire qui tend à s'insérer chronologiquement dans le canon, pour amener à la position de Leon tel qu'il est dans le jeu: affilié à la Maison-Blanche. Le film ne le précise pas vraiment.
Si l'idée principale du scénario ne laisse pas de marque indélébile, ce sont quelques détails qui ont retenu mon attention dans la conclusion du quatrième et dernier épisode. Non, je ne dirai rien... Mais celles et ceux qui ont oué à Resident Evil 5 sauront sans doute de quoi il est question !
Pour terminer, j'ai passé un bon moment devant la série. Elle n'est pas trop longue compte tenu de ce qui s'y trouve, cependant je n'arrive toujours pas à me sortir de la tête qu'elle aurait mérité un scénario plus prenant et un travail des personnages plus approfondi pour sortir de l'ennui.
En résumé...
La série est poussive, on ne va pas se mentir. Le scénario est convenu mainte fois réinterprété dans les traditionnels nanars de monstre ou d'horreur des années 90. Car c'est bien là le problème. Les Japonais ont cette tendance à vouloir faire de l'américain sans parfaitement en saisir les codes. Ou comme dans le cas présent avec un temps de retard.
Je déplore également que l'on ait pas le temps de ressentir quelque compassion que ce soit pour les personnages. Tout va très vite, les scènes s'enchainent sans réel temps mort et pourtant...
Côté visuel, c'est sympa, mais sans plus. Certains éléments sont détaillés (le personnage de Léon notamment), mais d'autres sont pauvres (généralement les autres personnages), les animations pas franchement au niveau (même les jeux font mieux). Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que cet opus animé ne soit pas le reflet de la tendance à venir pour les films et séries live tant attendus.